Une patronne pour la CIA : Trump nomme la sulfureuse Gina Haspel.
La numéro 2 de la CIA gravit une nouvelle marche : Donald Trump vient de la nommer à la tête de la fameuse agence de renseignement. Mais Gina Haspel n’est pas une tendre : cette éphémère responsable des opérations clandestines a été impliquée dans l’affaire des prisons secrètes américaines.
À 62 ans, Gina Haspel n’a rien d’une « Stormy » Daniels mais la nouvelle patronne de la CIA a une réputation tout aussi sulfureuse. Certes pas pour les mêmes inavouables raisons.
« Stormy » Daniels fait trembler la Maison Blanche après avoir joué dans des films porno et avoir couché avec un futur Président.
Gina Haspel a commencé sa carrière en 1985. Une carrière d’abord discrète d’agent infiltré, comme au Royaume-Uni dans les années 2000, avant son départ pour la Thaïlande.
De 2002 à 2005, Gina Haspel a, aussi et surtout, dirigé en Thaïlande un site clandestin de détention (un « Black site ») de l’Agence, avant d’être nommée directrice adjointe du National Clandestine Service puis du National Clandestine Service for Foreign Intelligence and Covert Action. Des organismes aux noms éloquents qui exhalent des parfums (relents?) d'opérations ultra-secrètes et d'activités occultes.
Depuis 2002 et son implication dans le programme de torture des combattants ennemis capturés par les États-Unis, elle traîne son passé comme un passif. N’a-t-elle pas aussi été accusée d’avoir détruit des vidéos compromettantes de séances de simulation de noyades (waterboarding) réalisées sous sa direction en Thaïlande ? N’a-t-elle pas failli être poursuivie par la justice allemande à l’instigation de l’European Center for Constitutional and Human Rights ?
Et ce boulet a ralenti sa carrière jusqu’à ce que Donald Trump la nomme, le 2 février 2017, numéro 2 de la CIA. « Gina est une agent d’espionnage exemplaire et une patriote dévouée qui apporte plus de 30 ans d’expérience dans l’Agence. Elle est aussi une dirigeante expérimentée avec une aptitude fantastique à faire les choses et inspirer ceux qui l’entourent », avait alors déclaré Mike Pompeo, le tout nouveau directeur de la CIA.
La voilà désormais numéro 1 de la CIA. Gina est « exceptionnelle » selon un ancien collègue; Comme le dit Trump : c'est une pro. Mais une pro qui fait scandale. Sa nomination de ce jour a déjà suscité de l’indignation et des critiques. Elle reste effectivement l’un des artisans des programmes de torture sous George Bush, un programme qui a ulcéré de nombreux Américains et que Trump n’a jamais dénoncé.